Jean-Marc Ferry

Habermas

L’Éthique de la communication

 


"Désenchantement du monde", "société administrée", "fin de l’individu", "destruction du sens", "règne de la technique", "triomphe de l’esprit instrumental"... À travers ces thèmes, la philosophie poursuivait depuis Nietzsche la dénonciation du rationalisme occidental. Elle proclamait l’effondrement définitif des fondations que l’humanisme de Kant et de Goethe avait paru assurer à l’idée d’une civilisation de la beauté éclairée par la raison.

Habermas, aujourd’hui, prend ces verdicts au sérieux ; il ne se contente pas de dénoncer la dénonciation. Sans préconiser un retour aux anciennes images philosophiques du monde, sans chercher non plus refuge dans la nostalgie de l’Origine ou l’utopie du tout Autre, il part à la reconquête d’une "raison" qu’il découvre dans le lien qu’instaure entre nous la communication de tous les jours. La Communication est la raison qui nous relie. L’idée de la raison pratique est alors reformulée dans les termes d’une raison communicationnelle dont la structure intersubjective permet d’anticiper l’universalisation des intérêts dans la discussion. Dans le principe d’une formation discursive de la volonté politique Habermas désigne le fondement de la légitimité.

L’éthique de la discussion offre la perspective d’une reconstruction du politique. Les méthodes de connaissance entrent en un conflit d’interprétations où se profilent des positions concurrentes sur la légitimité. Ce livre en met la logique en scène à travers les confrontations théoriques contemporaines où Habermas doit s’impliquer : Hannah Arendt, H. G. Gadamer, Th. W. Adorno, M. Horkheimer, W. Benjamin, H. Marcuse, N. Luhmann, C. Castoriadis, K. R. Popper, H. Albert, K.-O. Apel sont les principaux protagonistes.


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